High Maintenance in Toulouse

29 December 2009

Habits de lumière

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Une âme charitable a posté cette petite merveille extraite du radio show de mister Peterson. Merci bon samaritain, merci grand Gilles, merci Joy Orbison, merci Père Noël.




25 December 2009

C'est Noël aujourd'hui...




Le beau George Michael dégouline de mièvrerie désespérée sur le titre Last Christmas de Wham! Quoi de mieux pour Noël ? J'aimerais donc explorer avec lui ce paradoxe, "la mièvrerie désespérée", en comparant deux relectures de ce titre. La première passe à la moulinette le morceau sans  aucune forme de respect que ce soit et avec beaucoup de second degré, comme ça se fait beaucoup dans la Bmore. Comme pourrait-il en être autrement quand on choisit d'intituler son remix Rynecologist Christ Must Jam ! Je vous laisse écouter ce petit bijou...

  
La seconde joue à fond la carte du sentimentalisme en prenant tout ça très au sérieux. Ça aurait dû être ridicule et complètement raté ; pourtant, miraculeusement, c'est tout le contraire et on aurait presque envie de pleurer !

Erlend Øye - Last Christmas


Joyeux Noël à tous et spéciale dédicace à Rouge Baiser, comme on dit sur Skyrock !

20 December 2009

Le syndrome Toesca, version long format



Si après tous ces tourments existentiels qui te taraudent, The Horrors ou The XX ?, ces choix esthétiques impossibles à faire, Animal Collective ou Grizzly Bear ?, ces contradictions qui te minent, Fuck Buttons ou Fuck Buttons ?, il te reste encore un peu de temps d'écoute disponible, voici 10 albums sur lesquels High Maintenance ne s'est pas posé de questions en 2009.


1) Major Lazer - Guns Don’t Kill People, Lazers Do (Downtown)

Un vibrant plaidoyer en faveur de la culture jamaïcaine en mode bipolaire puisque l’album est construit selon une structure qui autorise l’alternance de tracks totalement barrés et de morceaux qui rendent un hommage très respectueux aux glorieuses heures du reggae. D’où un ensemble qui paye son tribut à Jah tout en transcendant les codes musicaux de l’île à ganja. Malgré quelques faiblesses (on a du mal avec l’essai trancehall vocalisé par Nina Sky et la collaboration avec les Crookers est dispensable), le résultat est la chose la plus inventive et jouissive entendue cette année.




2) King Midas Sound - Waiting For You (Hyperdub)

Du lovers rock détrempé par le crachin londonien. La voix ambigüe de Roger Robinson, à la fois coulante comme du miel espérant des jours meilleurs et rendue plaintive par la perte, des illusions ou de l’amour, est chargée d’une densité émotionnelle qui secoue les tripes comme rarement cette année. Seul l’accompagnement vocal féminin tire parfois l’ensemble vers le mauvais côté du trip hop. Mais quand on pinaille à ce point, c’est que l’on se trouve face à un grand disque, sorte de pendant introspectif du Major Lazer.




3) Hudson Mohawke - Butter (Warp)

Là où beaucoup opèrent dans le champ de l’abstract hip hop, Hudson Mohawke invente son genre à lui, l’abstract R’n’B. Résultat ? C’est mieux que le dernier Rihanna puisque on évite les jérémiades pénibles gravitant autour des conséquences traumatriques de la violence conjugale. Plus sérieusement, on préfère la maladresse touchante de certains morceaux à nombre de machines musicales bien huilées qui nous ont mortellement ennuyées cette année.




4) VA - Dubstep Allstars Volume 7 (Tempa)

Niveau singles, le label dubstep pionnier Tempa s’est ménagé cette année en termes qualitatifs (mention spéciale tout de même à Data) mais se rattrape avec cette gargantuesque paire de mix qui reflète le fossé qui s’est creusé au sein de la scène. Le premier cd confié à Chief joue la carte du canal historique quand le second mitonné par Ramadanman promeut à la fois le rapprochement avec l’axe Detroit-Berlin et le post-dubstep dans toutes ses composantes. Résultat ? Que du bon.




5) Vitalic - Flashmob (Citizen)

Un quasi-vétéran techno redécouvre la discographie complète de Giorgio Moroder et sa pilosité légendaire pour foutre la honte à tous les imberbes de la French Touch 2.0. On imagine ces derniers prêts à se laisser pousser grave la moustache pour pondre un truc aussi définitif que One Above One. Parce qu’il a compris que la sueur était la même dans l’entrepôt et sous la boule à facette, Vitalic opère la parfaite synthèse entre radicalité et accessibilité. Seul regret : on l’a raté lors de son passage au Bikini.




6) VA - 5 Years Of Hyperdub (Hyperdub)

Même si on n’adhère pas à tous les inédits rassemblés sur le premier cd, notamment ceux inspirés 8-bit, l’ensemble condense toute la créativité du label en une trentaine de morceaux qui sont autant d’interprétations possibles du dubstep. Hyperdub, on le répète, est loin devant tout le monde.




7) Calibre - Shelf Life Volume 2 (Signature)

Après plusieurs années consécutives de créativité retrouvée, la drum’n’bass semble avoir quelque peu marqué le pas en 2009, certains acteurs clés (Dj Zinc, Adam F, Redlight aka Dj Clipz, ou Breakage) s’en détournant même pour plonger dans le grand chaudron crack house/ghetto bass ou dubstep. Pourtant de très bons albums ont vu le jour ces derniers mois, ceux de Lynx & Kemo (The Raw Truth, Laurent Garnier est fan paraît-il), d’Alix Perez (1984, Laurent Garnier est fan paraît-il) ou de Logistics (Crash Bang Wallop !, on ne sait pas ce qu'en pense Laurent Garnier). Néanmoins si l’on devait n’en garder qu’un seul, ce serait une nouvelle fois l’opus de Calibre qui excelle à marier influences Detroit/Chicago, soul et reggae, coagulées par la magie des breakbeats.




8) Martyn - Great Lenghts (3024)

L’album de Martyn a sonorisé l’existence de nombre de nos amis cette année. En bon fan de ces précédents singles, on en attendait beaucoup, trop peut-être. Musicalement inscrite dans la seule filiation Detroit, l’oeuvre nous semble parfois tourner à vide, notamment dans sa première moitié, mais contient ailleurs suffisamment de substance pour surpasser les albums de 2562, Silkie, Peverelist ou Shackleton, qu’on aime beaucoup aussi, chacuns dans leur style.




9) Matias Aguayo - Ay Ay Ay (Kompakt)

Contrairement à Dale, qui touche sa bille en minimale, on a découvert le fantasque Matias Aguayo sur le tard en 2008. Or force est de constater à l’écoute de son dernier long format qu’il est l’un des rares, avec Dj Koze, à avoir fait voler en éclats le carcan vermoulu de la minimal techno en y insuflant un éclectisme pop et world proche dans l’esprit de la ghetto bass (insultes en comments svp).




10) Dam Funk - Toeachizown (Stones Throw)

Finalement pas si éloigné d’Hudson Mohawke, en plus afrofuturiste quand même, le nouveau mètre-étalon de l’écurie Stones Throw puise dans le meilleur du funk à gros synthés qui dégoulinent (de George Clinton à Shalamar en passant par Cameo) pour en délivrer une version épurée qui n’est pas sans évoquer un side project déviant de Snoop pour lequel ce dernier aurait oublié d’enregistrer les voix, blunt pas terminé oblige.



19 December 2009

C'est Noël au Château !



Les Château LaTeuf aiment Noël. On s'en doutait bien, mais on en a la confirmation avec le pack qu'ils offrent au monde entier à cette occasion. A l'intérieur, que du bonheur, comme dirait l'autre. Si vous aimez les chansons sirupeuses, précipitez-vous sur leur remix Baltimore déjà culte du célèbre air de Noël Carol of the Bells. Ça dégouline de partout et c'est trop bon ! A noter que Dj Sega, le pro de la Philly Club Music, dont on vous a parlé il y a peu et qui, aussi surprenant que cela puisse paraître, détient notre record de téléchargements, toutes catégories confondues, a utilisé à son tour le même sample tout récemment : étonnant, non ? 

Château LaTeuf - Carol of the Bells
 

Pour écouter la version de Sega, rendez vous sur Mad Decent et, sur la même page, je vous conseille d'écouter en prime un petit "hommage" de Sega à Kanye, pour son intervention lors de la remise de récompense à Taylor Swift aux MTV Video Music Awards : ça vaut le coup d'œil !

Sega'z Carols Of The Bells (Philly Club Remix) [via Mad Decent]

On continue dans la bonne humeur avec un tout mini mix spécial fêtes de fin d'année de Tommy Kid. C'est tout plein d'hymnes de Noël extraordinaires, revus et corrigés avec humour et bon goût... Play it loud à ta grand-mère !


Tommy Kid's Xmas in Bmore Minimix


Et la playlist en bonus !
 

Château LaTeuf - Home Alone
Mad Decent - Merry X Mas
Tomb Crew - Jingle Hells Bells
Tittsworth - Titts'Mas Time
Dynamix II - Christmas Holiday
Jonny Blaze - Backyard
Château LaTeuf - Bells of Carol

Merci le Château, qui, décidément, est bigger de jour en jour !

16 December 2009

Le syndrome Toesca (ça fait peur)

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Année de toutes les reconfigurations musicales, donc bon cru, 2009 aura vu profusion de mixtures sonores inédites s'affirmer. Bien sûr, la plupart nous ont échappé, High Maintenance n'a plus que 4 oreilles (Rouge Baiser, reviens !), guettées par les acouphènes qui plus est, mais nous n'avons pas résisté à la tentation vaine et névrotique de fixer, sans toutefois vraiment hiérarchiser, ce qui demeure avant tout mouvement, rythme et flux, à savoir, la musique que l'on a aimée ces derniers mois. Classement donc partiel et partial, qui constitue avant tout une invitation à correction dans un grand élan de démocratie participative en comments. Si nous commençons aujourd'hui avec 50 morceaux censés refléter notre mauvais goût légendaire, nos 10 albums préférés suivront dans les prochains jours. Enjoy !

1) L-Vis 1990 - United Groove (Mad Decent)

Parce qu’on n’a pas renoncé à l’utopie rave des origines, tous unis sous le même strobo, parce que la segmentation de la dance music nuit à son pouvoir fédérateur, parce que concilier techno R&S 90’s à coups de mentasms et percus tropicales sous influence UK funky c’est oeuvrer à la réconciliation entre les peuples , les générations et les sexes, parce que we can all groove with it, from New York to LA, from London to Paris. Pour toutes ces raisons, United Groove est notre single de l’année .

2) Florence & The Machine - You Got The Love (The XX Remix) (Island)
[via rcrdlbl.com]

Résumé des épisodes précédents : You Got The Love est au départ un morceau de la chanteuse soul/disco/funk Candi Staton datant de 1986. Mais, bien que contenant dès l’origine un remix house, le morceau ne fait son entrée au panthéon musical de la génération rave qu’au début des années 1990 lorsque un petit malin bien inspiré cale l’acapella sur l’instru du Your Love de Jamie Principle/Frankie Knuckles. Depuis, samplé par à peu près chaque génération de producteurs house/techno/jungle, le morceau est pratiquement inscrit au programme du concours d’entrée à la dj academy. En 2009, Florence & The Machine redonne donc ses lettres de noblesse au morceau à travers sa version folk orchestrale. Mais dans une sorte de geste commémoratif, Jaimie XX remixe aussi sec la cover en mode UK garage lo-fi. Soit l’acte d’amour le plus poignant de l’année envers la dance music par deux des groupes indies les plus en vue du moment. You Got The Love, You Got It Right.

3) The Juan Mac Lean - One Day (Surkin Remix) (DFA)

Un remix en mode Inner City. Dale est tellement fan qu’il s’est fait tatouer "Surkin For Life" sur la fesse gauche mais on pense que c’est juste un prétexte pour exhiber ses attributs la nuit dans les clubs. On attend avec impatience la sortie de son album en 2010 (la fesse droite de Dale aussi).

4) Hot City - Hot City Bass / Sweat (Ramp) et Setting Me Free / No More (Infrasonics)

Le petit chouchou d’High Maintenance agglomère nos goûts disparates par sa capacité à fusionner jackin’ house et background UK garage, le tout parlant aussi bien aux jambes qu’à la tête. Comme si cela ne suffisait pas, ses remix pour Dan Black (Symphonies) et The Count & Sinden (Elephant 1234) sont phénoménaux.

5) Ghosts On Tape - Predator Mode (Roska remix) (Wireblock)

Roooskaaaa ! Gimmick le plus entendu au cours de l’année qui atteste de la place centrale occupée par le prodige UK funky en 2009. Sous l’apparente homogénéité de ses productions se cachent en réalité deux Roska : l’un produit une house plutôt conventionnelle quand l’autre lorgne vers un son plus rough et ghetto (son morceau Hey Cutie ou sa relecture de Predator Mode). Inutile de préciser lequel on préfère.

6) Débruit - Nigeria What? (Civil Music)

Evoluant au sein de la scène abstract hip hop post J Dilla (Flying Lotus , Fulgaence , Dimlite...), le frenchy Débruit refuse de s’y laisser enfermer pour notre plus grand bonheur. Conséquence : ses deux eps de l’année, Let’s Post Funk et Spatio Temporel, promeuvent un réjouissant syncrétisme sous influence afro dont émerge le sublime Nigeria What ?

7) Untold - Gonna Work Out Fine Ep (Hemlok)

L’un des producteurs les plus impressionnants de l’année avec une montée en puissance régulière depuis son Kingdom de 2008. Le ep contient 6 morceaux qui tracent autant de futurs musicaux possibles pour une année 2010 qui s’annonce passionnante.

8) Fake Blood - Fix Your Accent Ep (Cheap Thrills)

Cheap Thrills n’a pas lésiné dans la diversification de ses propositions musicales afin d’échapper à la désormais encombrante étiquette fidget. D’où une approche multidirectionnelle dont résulte cet essai de disco filtrée à la française qui rejoint ceux de His Majesty Andre. A l’opposé les géniaux Jack Beats durcissent le propos à travers leur UFO Ep avec tout autant de bonheur. Enfin mention spéciale pour le maxi de Max Morrel, Roll On, en mode uk funky qui se laisse pousser les dreadlocks. On s’étonne ensuite que l’on soit soumis à de fréquents troubles de la personnalité…

9) Cooly G - Love Dub (Hyperdub)

C’est grâce à des singles pareils qu’Hyperdub est évidemment le meilleur label de l’année. Par ailleurs on n’oublie pas que Black Sun, le single du labelboss Kode 9, est également énorme.

10) Myd - Train To Bamako (Mental Groove)

La meilleure des ripostes aux charters de la Besson Airlines. Histoire d’enfoncer le clou rouillé de l’identité nationale, on précise que l’on a également écouté en boucle l’enthousiasmant remix de Holidays in Congo pour Rainbow Arabia.

11) Spatial - 90113/90121 (Infrasonics) et 90729/90807 (Infrasonics)

Euh, c’est 905458 ou 079631 ? 09664474, peut-être... Allô ? Spatial ? Allô ?… Et merde, c’est encore la hotline de Free… Non, on n'a pas de problème avec la ligne dégroupée !!! On voulait juste dire que… Allô ? Allô ???

12) Drop The Lime - Set Me Free (Lil Silva Remix) (Trouble & Bass)

Les terroristes sonores de Trouble & Bass font équipe avec l’affranchi funky Lil Silva pour confectionner la dynamite dancefloor la plus dévastatrice du moment (la preuve : nos enceintes ont rendu l’âme dès la première écoute !). Le pire, c’est que les attentats se sont depuis multipliés via les armes de destruction massive que constituent les relectures respectives de Bok Bok et Château LaTeuf (bravo les gars!) du Youth Blood de Jinder (elle-même bombinette scandinave de son état).

13) Joy Orbison - Hyph Mngo / Wet Look (Hotflush) et J.Doe / BRKLN CLLN (Doldrums)

On a lutté de toutes nos forces mais là on rend les armes : Joy Orbison est grand, d’autant plus depuis que ses fabuleux travaux de rénovation pour Jose James et Four Tet squattent notre platine (oui, on a acheté de nouvelles enceintes, merci).

14) Instra:Mental - Watching You (NonPlus)

Extrait des comments du 05 octobre 2009 :
Julien Lafond-Laumond said... Marrant, j'avais pas vu ce post et je viens de balancer Watching You dans une playlist pour un autre blog. Un des grands grands titres de l'année pour ma part ! Merci Julien.

15) Zombie Disco Squad - Eurovision (Sound Pellegrino)

Une vision effectivement toute européenne de la ghetto bass qui emprunte à la bmore et au baile funk afin de répondre aux exigences du concept midget promu par la Sound Pellegrino Corporation (dont les membres ne doivent pas tourner qu’à l’eau gazeuse). Résultat ? Ben ça pétille, l’estomac gargouille mais c’est rafraîchissant. On conseille vivement aux plus assoiffés de se ruer en outre vers L-Vis 1990 à la fois pour son remix de Sha! Shtil! et son propre Compass Ep.

16) Silkie - Test (Deep Medi) et Illegal Immigrant (Cloqworq)

La meilleure façon de dire bye bye au dubstep canal historique tel qu’on l’a connu et aimé avant le grand plongeon post-dubstep, future garage, whatever u call it (copyright Avenger).

17) Donaeo - Party Hard (My-Ish)

On aurait tort de sous-estimer cette petite merveille de délicatesse tropicale vocalisée par le vétéran garage Donaeo à partir d’un instru de 2008 (Invasion Riddims) qui nous apprend enfin à partyharder sans vomir partout à la fin. La classe.

18) Yuksek - Extraball (Breakbot remix) (Barclay)

Breakbot transfigure Extraball en privilégiant une approche disco/funk/hip-hop des origines pour un voyage spatio-temporel des plus dépaysants , genre aller simple Reims – NYC circa 1979 (beaucoup plus glamour que la Champagne actuelle). On apprécie en outre beaucoup la cover pop du même morceau par The Shoes, groupe que l’on trouve trop peu estimé à notre goût.

19) Uncle Bakongo - Afar (Roska Kick And Snares)
[via un post précédent]

Encore Roska sous pseudo pour ce qui sonne comme une réponse anglaise à la kwaito house sud-africaine. Fantastique.

20) Guido - Orchestral Lab / Way You Make Me Feel (Punch Drunk)

Membre éminent de la Bristol Purple Team aux côtés de Joker et Gemmy, Guido se propose de redonner des couleurs au dubstep via une batterie d’orchestrations en technicolor. Son remix du Get Up de Pinch est également remarquable. Quant à son pote Joker, il n’a pas démérité non plus, son remix pour The Heavy en atteste, même si on reste toujours orphelin de sa Grimey Princess de 2007, sorte de déclaration sms enflammée à destination de Zelda (la fille parfaite de monsieur Nintendo).

21) The Count & Sinden - Mega (Domino)

Mega reflète assez bien l’obsolescence de l’étiquette fidget en 2009. A l’instar des productions d’ A1 Bassline, R1 Ryders, Totally Enormous Extinct Dinosaurs ou Nadastrom, les superstars britanniques se sont lancées dans une hybridation sans fin à base de ghetto house, de bassline , de techno, de uk funky, de dubstep et on en passe. Brouiller les pistes, fuir les étiquettes, échapper aux formules tout en demeurant dancefloor friendly, voilà le vrai talent de nos deux compères. Question subsidiaire : où est passé Duke Dumont ?

22) Sarantis - More Than Money (Starkey Remix) (Senseless Records)

De la Bass music dans toute sa splendeur par le producteur clé Starkey, adepte de la triangulation ghetto-wonky-grime sur une base dancehall. Son propre single, Ok Luv, rajoute une bonne louche de R’n’B à sa mixture au cas où l'on aurait trop de facilité à définir la Starkey’s touch.

23) Das Glow - I Want To Wake Up With You (Vulture)

De façon assez surprenante pour quelqu’un que l’on avait catalogué un peu vite OS de la turbine, Das Glow se réapproprie finement les stigmates french touch pour une histoire d’amour qui risque de durer plus d’un soir.

24) Waajeed - Funkin for Jamaica (Jazzy Sport)

Parce que weed all need the funk.

25) Radioclit - Secousse All Stars (Mental Groove)

Le morceau est sorti en 2008 mais cette année les Radioclit nous ont gratifié d’une version vocale. C’est vraiment gentil parce qu’on avait beaucoup de mal à fredonner l’instru sous la douche. Par ailleurs leur album en compagnie d’Esau Mwamwaya sous le blaze de The Very Best Of s’avère réjouissant passées les premières inquiétudes (euh... c’est Johnny Clegg qui jamme avec Yannick Noah, là ?).

26) Spectrasoul - Melodies (Exit)

Quand les junglists se mettent au dubstep, ça peut donner du Nero ou le meilleur. On préfère le meilleur.

27) Shystie - Pull It (Ill Blu Remix) (It’s Funky)

De la UK funky 100% pur jus, sans additifs douteux, pas trafiquée, pas coupée à la crack-house-ghetto blabla, the real ting, seen ?

28) Dizzee Rascal & Armand Van Helden - Bonkers (XL)

Malgré un album totalement raté (ok, on sauve le morceau produit par Shy FX), Dizzee a quand même propulsé cette bombe en haut des charts, signant sous une forme syncrétique la reconnaissance des courants electro underground par le grand public. Merci qui ? Merci Monsieur Van Helden.

29) Raffertie - Wobble Horror (Planet Mu)

Le dubstep wobble a inconstestablement dominé nombre de dancefloors cette année à coups de massues signés Rusko, Caspa, Nero, High Rankin, Emalkay et consorts. Raffertie se moque gentiment de ce tropisme heavy metal avec un morceau qui réussit l’exploit de rester à la fois groovy et avant-gardiste tout en détournant les canons du genre. Au passage le Chainsaw Callygraphy de 16Bit nous a également bien fait marrer.

30) Dance Area - 24/7 (Phantasy Sound)

Le morceau le plus stupidement fonctionnaliste de l’année, une sorte de nursery rhyme pour sonnerie de portable que n’aurait pas renié 2 Unlimited. Les Hollandaises prépubères croisées au camping cet été ne s’en sont pas remises. On s’incline devant le bon goût de la jeunesse batave et le tour de poitrine de ses grandes sœurs.

31) Motor City Drum Ensemble - Lonely One Ep (20:20)

Pour se racheter de tous nos pêchés, on sélectionne de la pure deep house orthodoxe qui transpire le fameux contrôle qualité teuton, par des anciens de la Compost connection dont on apprécie également le side project broken beat Inverse Cinematics. Saint Theo Parrish peut être fier de son boulot d’évangélisation des terres germaniques qui réinterprètent inlassablement les 10 Commandements Detroit/Chicago en mode house. Toujours au rayon deep, Dale tient à saluer le I Keep Secrets de Le Loup sur le label Wolf & Lamb. Personnellement on a aussi beaucoup écouté les inégaux mais intéressants Floating Points ainsi que le trop peu exposé Wah Chu Ku.

32) Dj Zinc ft No Lay - Killa Sound (Bingo Beats)

Malgré un ep (10 titres quand même !) inégal, le Killa Sound de mister Zinc est top nickel et participe de l’essor de la crack house qui entend proposer un futur à la fidget.

33) Mj Cole Ft Serocee - AO (Zed Bias remix) (Prolific)

Come back flamboyant pour les vétérans les plus estimés du UK garage. L’un, MJ Cole, s’obstinait depuis trop longtemps à produire une house garage insipide quand l’autre, Zed Bias, s’était perdu à force d’arpenter les chemins tortueux du broken beat. Surfant sur la vague UK funky, leur association les propulse tellement haut qu’ils ont décidé de remettre le couvert avec un solide Battle Stations Ep.

34) Feadz - The Bright Side (Ed Banger)
[via un post précédent]

Visiblement trop occupé par la mise en orbite d’Uffie, Ed Banger n’a été sauvé de la disparition complète niveau singles que par l’artificier en chef Feadz. L’un des artistes les plus convaincants du label.

35) Martin Kemp - No Charisma (Blunted Robots)

Le morceau emblématique de la transition opérée par une partie de la scène dubstep vers le son UK funky. Même les fans de minimale devraient kiffer.

36) The Phantom’s Revenge - Saturated Phat Impact (Esto! Remix) (Unreleased)

The Phantom’s Revenge revitalise une part importante du patrimoine culturel national, en l’occurrence la disco filtrée, en y injectant un je-ne-sais-quoi pumpin’ à même d’euphoriser le moral structurellement maussade des ménages français (source: Insee).

37) 2000F & J Kamata - You Don’t Know What Love Is (Hyperdub)

Des Scandinaves qui refusent de choisir entre grisaille dubstep et G-Funk brûlant. Le follow up, un remix du Something Or Nothing de Turboweekend contient encore plus de sucre.Tant pis pour le cholestérol.

38) Greymatter - Believe In Something (Trg Remix) (Unique Uncut)

Le roumain Trg aura été peu présent cette année (on a juste comptabilisé quatre remix) alors que rétrospectivement il apparaît comme l’initiateur du future garage. On compte sur lui pour reprendre sa couronne en 2010 mais la concurrence va être rude si l’on en juge par l’envoûtant Party de Falty DL.

39) Crystal Fighters - I Love London (Douster remix) (Kitsuné)

Dale est fan de Douster, on aime Londres. Voilà comment il faut nous parler pour se retrouver dans ce post. Honte à nous. Par ailleurs Dale tient absolument à rajouter que Douster a produit une montagne de remix et de morceaux qu’il apprécie grandement. Pour notre part on précise que la reconstruction par Brackles d’I love London est consistante. Quant aux Crystal Fighters, euh, ben personne n’a rien à dire en fait.

40) Florence & The Machine - Raise It Up (Switch Remix) (Island)

Indie pop folk + Switch = meilleur single R’n’B de l’année. On ne comprend décidemment rien aux mathématiques.

41) Oh Snap! - Bill Cosby Sweater (Kazey & Bulldog Remix) (Sweat It Out!)
[via un post précédent]

On ne cesse de le répéter : on adore Kazey & Bulldog, on adore Kazey & Bulldog, on adore Kazey & Bullog, on adore Kazey & Bulldog (ad.lib).

42) Holy Ghost - I Will Come Back (DFA)

Parce qu’on aime New Order, DFA et la synth-pop.

43) Junior Boys - Hazel (Domino)

Parce qu’on aime New Order, DFA et la synth-pop. Ah bon ? C’est pas sorti sur DFA ?

44) Tempa T - Next Hype (No Hats No Hoods)

L’incontournable hymne grime de l’année. Les remix de Brackles envoient le bois.

45) Noah D Ft Focus - Higha Dub (Pure Vibez)

Une tension dread qui sent bon la montée de paranoia post-fumette.

46) Jack Penate - Tonights Today (XL)

Même le folkeux Jack Penate a succombé au virus tropical, c’est dire…

47) Deekline & Wizard - Back Up (AC Slater Remix) (Against The Grain)

Au milieu de la profusion de producteurs de Bass music, AC Slater nous semble être l’un des plus remarquables à travers sa capacité à rendre cohérente l’hétérogénité de ses influences.

48) Bounce Camp - Good Beat (Pin Up Records)

Quand la formule générique de la baltimore club music réactive des réflexes musculaires pavloviens, la sécrétion d’endorphine n’est jamais loin.

49) Rampage - Donk Shaker (Dj Sega Club Mix) (International XL)

Quand la formule générique de la philly club music réactive des réflexes musculaires pavloviens, la sécrétion d’endorphine n’est jamais loin.

50) Nadastrom - Save Us (Dubsided)

Oui, c’est vrai ça , il faut vraiment venir nous sauver maintenant!

Bonus track à télécharger
Marlow - Back 4 More (Boka)

13 December 2009

Sous les tropiques #2



Nous vous promettions récemment de vous reparler du jeune Dabö, dont nous vous livrions un somptueux mix dans un de nos derniers posts. Eh bien, ce sera chose faite aujourd'hui, où nous allons le retrouver, cette fois côté productions, et je vous garantis que vous n'allez pas être déçus !

Quelques infos sur le jeune homme. Dabö a passé une enfance tranquille au Havre (forcément "tranquille" : putain, Le Ha-vre !), avant de rejoindre Paris pour ses études, études qui, à 21 ans, lui laissent beaucoup de temps pour produire. Et quand je dis "beaucoup", je pèse mes mots, vu le niveau qu'il a atteint en à peine deux ans ! Il a d'ailleurs déjà multiplié les collaborations en duo, avant de laisser quelque peu ces side projects en stand by et de se lancer en solo : prince_CHARMANT avec la douce mØka, un projet electro-pop, ou encore Prix Nobel, avec Kenny Kennedy, qui produit une musique issue du bidouillage de B.O. et d'influences rock psyché ou prog rock à la Goblin. Mais c'est par le mix qu'il a commencé à pratiquer la musique : cf. toujours son très réussi Welcome In The Jungle Mix.

Ses premières influences sont à aller chercher du côté de la dance music 90' et des faiseurs de turbines des années 2000, tels que Surkin, Mr. Oizo, Crookers, Para One, Boys Noize, mais les tracks qu'il nous propose sont nettement plus marqués par la vague tropicale qui déferle sur l'electro depuis le début de l'année, dont les représentants sont, entre autres, le label Sound Pellegrino, et les artistes Douster, Myd, ou encore Renaissance Man. Il ne néglige pas, non plus, le courant dutch house, emmené notamment par Kid Kaio (voir ici même son remix de Momma's Boy) et Afrojack. En grand amoureux de la technique, à laquelle il a été initié par Mongrand, il combine, pour composer sa tropicale futuriste, Reason, avec lequel il crée la plupart des instrus, et Live, pour les rythmiques et le mastering.

Pour vous faire découvrir son univers, je vous propose pas moins de 6 tracks, dont 2 sont exclusives ! Je les ai classées de la plus calme à la plus dancefloor.

Pour commencer, un track de tropicale bien relaxant, idéal pour se réveiller après une sieste au soleil. Je sais que ce n'est pas trop la saison, mais la tropicale, c'est justement le meilleur truc que je connaisse pour ne pas déprimer les jours où le soleil est déjà couché à 6h du soir...

Dabö - Rêvassant


On continue avec un superbe remix des Man & Man. Je dois vous avouer que je ne connais pas l'original, mais cette relecture en tout cas est simplement breathtaking. Peut-être mon coup de cœur de cette sélection Dabö. Ce morceau me fait penser à l'excellent remix de Two Doors Down des Mystery Jets par Duke Dumont, sorti l'an dernier. Ça n'a pas grand chose à voir, mais c'est comme ça !

Man & Man - Homerun (Dabö 'on the beach' Remix)


On commence à monter dans les tours avec ce très bon remix (désolé d'être aussi élogieux à chaque fois, mais je ne vois pas comment faire autrement) des 2 Many Students, qui réutilise intelligemment des claviers assez detroit deep house en arrière-plan pour servir un habillage plutôt moderne : rythmique vaguement tropicale et gimmicks sentant quelque peu la dutch house.

2 Many Students - Broadway's Heartbeat (Dabö Remix) [HMiT exclusive !]


Dabö étant très doué dans l'exercice du remix, poursuivons dans ce registre, avec une pièce d'electro émo, selon les propres mots du remixeur ! A découvrir.

Kenny Kenedy - Stop Me (Dabö Tearful Remix)


Avec le récent Full Moon, on change de sensibilité et on retrouve les Tropiques, pour une techno qui se serait enfin libérée du 4/4, progressive et trippée, habitée (cf. la voix). On est proche du Myd de Noria. D'ailleurs, le Club Cheval est une des sources d'inspiration revendiquées.

Dabö - Full Moon [HMiT exclusive !]


Enfin, retour à une dutch house bien collante avec le remix réalisé pour le dj belge Twist It! Là encore, la jungle n'est pas loin, avec ses singes hurlant à travers les frondaisons...

Twist It! - Funky Monkey (Dabö 'too much' Remix)


Je ne vous laisserai pas sans vous conseiller d'écouter également d'autres perles sur sa page SoundCloud, comme son remix de Lil' Bit de 50 Cent, l'original apparaissant a posteriori comme un morceau précurseur du mouvement tropical ou encore son Tumbalalaika, dans la veine de Sha! Shtil! ou de Gypsy Bum de Lorcan Mak.

A noter pour finir que le mec a déjà été repéré par des blogs, VEPL (dont Dabö a rejoint l'équipe de rédaction il y a peu), Le Noyau ou encore le génial Palms Out, qui sortait un de ses remixes deux jours après le premier post que nous lui avons consacré.

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03 December 2009

Booyacka V2.0

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Est-il encore nécessaire de présenter The Count aka Hervé et son acolyte Sinden ? Occupant depuis maintenant plusieurs années une place centrale au sein de l'electro qui compte , ils saturent littéralement la blogosphère de leurs productions démentes. Si en solo la démarche de deux compères diffère, Sinden succombe au tropisme ghetto bass dans ses remix quand Hervé sombre souvent dans le pastiche d'à peu près n'importe quoi sous divers pseudos ( il nous a même gratifié cette année d'une relecture toute personnelle du rock gothique, au secours!), ils se réunissent toujours autour d'un projet commun qui nous semble parfois être incompris par les aficionados electro. En effet, il apparaît de plus en plus clairement que la franchise The Count & Sinden est avant tout destinée à célébrer les glorieuses heures de la culture dance hardcore britannique sous ses formes les plus insulaires. Ainsi, après avoir successivement rendu hommage au UK garage circa 1997 (Beeper, avec ses sonneries de portable directement importées des radios pirates de l'époque) , au dubstep (Stinging Nettle) , à la UK funky (Mega) , c'est désormais à la ragga-jungle de 1994 que s'attaquent les faux frères Stakhanov (à la suite de Skream qui a envoyé plus tôt dans l'année un très émouvant message d'amour à la drum'n' bass version 1993).

Strange Things respecte donc tous les canons du genre : une boucle vocale empruntée au très reggae roots John Holt cède rapidement la place à l'artillerie polyrythmique pour une rupture radicale de tempo annoncée par la stridence de sirènes censées siffler la fin de la récré. Et? Et retour à la case départ (ad lib.). Recette simple mais efficace maintes fois adoptée par la jungle (des milliers de morceaux sont bâtis autour de cette idée) que l'on peut goûter diversement. D'un point de vue junglistique , il est légitime de considérer ce revivalisme comme désuet compte tenu du niveau de production atteint par la drum'n'bass dans les années 2000. Mais ce serait oublier qu'en se sophistiquant à l'extrême, en s'intellectualisant à outrance, le genre a perdu de son impact dancefloor (ce à quoi il tente toutefois de remédier avec succès périodiquement). A l'inverse on peut insister sur l'excitation procurée par Strange Things à travers la compilation de tous les gimmicks identitaires de la jungle, à même de fédérer un large public dans la mesure où elle suscitera l'attachement des nostalgiques du genre tout en transmettant une part essentielle du patrimoine rave au public electro contemporain. Le morceau s'envisage par conséquent comme un artefact transgénérationnel via la recréation du même en pas pareil. Une bonne définition de la dance music en somme.


The Count And Sinden - Strange Things (Domino / 2009) en vente ici .

Bonus YouTube : proto-jungle en mode reggae /ragga-jungle (1992-1994)

1) The Prodigy - Out Of Space (XL)
2) A Guy Called Gerald - Free Africa (Juice Box)

3) A Zone - Callin' The People (Whitehouse)
4) Code Red - Conquering Lion (X Project)

5) New Blood - Worries In The Dance (London Someting)
6) X Project - Calling (Congo Natty)

7) Chuck E - Smokin A Blunt (Whitehouse)
8) Tek 9 - A London Sumting (Reinforced)

9) M-Beat - Incredible (Renk)

10) Shy Fx - Original Nuttah (Sour)