High Maintenance in Toulouse

24 February 2010

Chaud, chaud...



Un nouveau remix de Douster, c'est toujours l'occasion de poster une photo de jolie fille. Je vous recommande ce nouveau maxi de Poirier, sorti chez ZZK Records, un label argentin. Il se frotte là à une sorte de cumbia avec le MC Boogat. A signaler également la présence au remix, parmi d'autres, d'Uproot Andy. On est, sur l'ensemble de l'EP (qui devrait sortir en version vinyle spéciale), entre dancehall et reggaeton du futur, mais surtout, on sent la chaleur monter dans le club et c'est bien ça le plus important, avec les photos de jolies jeunes filles, non ?

Poirier feat. Boogat - Kalima Shop Titi (Douster Remix)

[A acheter ici]

21 February 2010

I wanna discodance with you



Quand The Phantom's Revenge - qui a été notre invité lors de notre soirée anniversaire fin janvier - publie une nouveauté, nous avons toujours de quoi nous réjouir. Aujourd'hui, il s'agit d'un minimix très bien fait qui m'oblige même à revenir sur mes convictions ! En effet, le minimix n'est pas un exercice que j'affectionne : j'ai toujours eu tendance à le considérer comme un exercice de megamix voué par nature à l'échec ou comme la preuve d'une certaine paresse rendue possible par les nouvelles techniques de mix. Sur le papier, ces évolutions technologiques permettent d'inventer quelque chose de nouveau, d'inclure dans une sélection un très grand nombre de morceaux de styles très divers, mais le résultat est souvent quelque peu chaotique. En l'occurrence, c'est tout le contraire. Tout d'abord, signalons la prouesse technique : 41 tracks en 10 minutes ! Mais, au-delà de cette performance, qui, en soi, n'a que peu d'intérêt, ce qui étonne ici, c'est qu'on n'est pas loin d'avoir l'impression de découvrir un nouveau morceau de l'homme masqué, comme si se déroulait de son propre mouvement un morceau unique qui serait issu de la main d'un seul homme.

The Phantom's Revenge - (Extra)MiniMix Promo

[Playlist sur la page SoundCloud d'AODNY]

Toujours disponible sur le blog : l'interview de The Phantom's Revenge et, en téléchargement libre, son auto-edit d'Absolute Ego Riot.

19 February 2010

This is hot in the City



Je dois avouer avoir connu Hot City il y a peu. Depuis, je ne me lasse pas de découvrir chacune de ses nouvelles productions, savant mélange de pianos incisifs et de vocaux cuttés à la Todd Edwards, de nappes deep et de rythmes 4/4 alternant avec des break beats. Il est donc un de ceux qui ouvrent la voie de ce future garage qui s'essaie à toutes les fusions, et qui tiendrait le juste milieu entre house classique et speed garage primitif. Dès lors, rien d'étonnant à ce que Hot City figure en tête du tracklisting de l'excellente compilation Fabric: Elevator Music Vol. 1 (en vente ici). Tous ses morceaux sont déjà des classiques, de Hot City Bass à If That's How I Feel, en passant par Head Work, Sweat, Yeah! ou encore Setting Me Free. Au remix, Hot City n'est pas mauvais non plus, comme en témoigne sa relecture du morceau Wip Electric de The Funktuary.

Hot City - Head Work (Highpoint Lowlife / 2009)

[En vente ici]

Head Work commence à dater quelque peu, mais l'actualité de Hot City, c'est le mix qu'il vient de livrer au très bon bi-mensuel XLR8R, dont la sélection est le juste reflet des diverses influences que nous venons d'évoquer et qui ne devrait pas manquer de faire monter en vous la fièvre, car, décidément, this is really hot in the city...

XLR8R Podcast 123 : Hot City (02/11/2010)

[Téléchargement via XLR8R]

Tracklist :
01 Hot City "What Am I Doin"
02 Terrence Parker "Why After All This" (Seventh Sign)
03 Karizma "Neccessarry Maddness" (R2)
04 Justin Martin "Beat That Bird With a Bat (Donk Boys Remix)" (Dirtybird)
05 DJ Zinc "Because" (Bingo)
06 Mike Dehnert "Umlaut2 (Levon Vincent NY Basement Mix)" (Clone)
07 Shams "Watch You Foam at the Mouth and Try to Swim Today" (Vicious Pop)
08 Cubic Zirconia "Josephine (Egyptrixx Remix)" (Don't Cry)
09 Grevious Angel "Move Down Low (VIP Mix)" (Soul Jazz)
10 Hot City "Another Girl"
11 Tolfrey/Ramirez "Bounce To Me (Lauhaus Remix)" (Phonica)
12 DJ Assault "In The Club"
13 Black Box "Ride On Time (Zombie Disco Squad Remix)" (AATW)
14 Jay Robinson & Screama "Down (Original Mix)" (Monkey Beats)
15 The 2 Bears "Be Strong" (Southern Fried)
16 Nochexxx "Sandspur"
17 Jodey Kendrick "Dirt Devil" (Rephlex)
18 Jimmy Edgar "B There" (Hypercolour)
19 SBTRKT "Laika" (Brainmath)
20 Harmonimix "A Milli" (Harmonimix)



16 February 2010

Major balèze

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L'éminent Major Lazer revient en avril avec, dans son chargeur, un stock de nouvelles munitions propres à terrasser tout dancefloor zombifié à la turbine. Ont répondu à l'appel, MIA, Busy Signal, Buraka Som Sistema, Thom Yorke et même les vétérans breakbeat hardcore Kicks Like A Mule ! On ne remerciera jamais assez Diplo et Switch pour avoir réussi l'impossible à savoir faire écouter du reggae aux hipsters, genre qui, on l'a déjà dit ici, constitue la base de la dance music moderne. Ainsi en reprenant la structure de leur essentiel album, ils ont glissé entre deux tueries electro un pur morceau de reggae oldschool, que l'on hésite à qualifier de roots tant le terme renvoie à une spiritualité rasta face à laquelle Major Lazer éprouve trop de respect pour la reprendre à son compte. Grâce à Good Enough, vocalisé par la megastar dancehall Collie Buddz, nos deux bidouilleurs de talent font donc une nouvelle fois office de passeurs transgénérationnels afin de transmettre ce patrimoine culturel universel (que fait l'Unesco ?) à tous les kids brainwashés aux Bloody Beetroots. En conséquence, un tel major mériterait de passer rapidement général en chef pour services rendus à la nation musicale.

Major Lazer Ft Lindi Ortega & Collie Buddz - Good Enough (Downtown / 2010)


Bonus YouTube :









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13 February 2010

Close to the edge...



Bobmo vient de sortir chez Institubes un maxi à l'artwork splendide, intitulé Falling From The Crescent Moon. Cet Ep comporte six titres plus ou moins nouveaux et plus ou moins réussis. Malgré une certaine déception, on est tout de même furtivement séduits ici ou là par tel ou tel élément : telle rythmique old school imparable, telle ligne de basse impeccable ou encore tel synthé vintage. Ainsi, je crois que je ne me remettrai pas des synthés chicagoans qui font le break après deux minutes sur Rock The, remixé par Goon & Koyote... On repense alors avec grand plaisir au White Knight II de Surkin, même si le morceau, dans son ensemble, peut paraître relativement raté. Maintenant à vous de juger !

Bobmo - Rock The (Goon & Koyote Remix) [Institubes / 2010]


Disponible sur Beatport.

11 February 2010

HTKTP #6



Le Difuzion Krew célèbre le premier anniversaire de ses soirées How To Kill The Party ce samedi 13 février à l'Inox (event Facebook ici). Pour cette sixième édition, le collectif propose un line-up qui lui ressemble et il faut s'attendre à du gros son, à une surenchère de distortion et de saturation qui devrait faire hurler les kids ! Ami, si tu n'aimes pas pogoter le poing en l'air, passe ton chemin. En revanche, si c'est ton truc, précipite-toi à la soirée. Mais venons-en au line-up.

Pour le warm up, le Difuzion Krew donne sa chance au Rennais Asian Porn Star (Dynamik), qui commence à bien faire parler de lui. Ensuite, les djs du Difuzion Krew prendront le relais pendant deux heures pour un set à 4 qui promet d'être très chaud. Leur succèdera le Fckn Crew, compatriote des Petits Pilous, dont les influences sont Toxic Avenger ou encore Boys Noize. Le duo est déjà playlisté par les Bloody Beetroots, chefs de file de cette nouvelle vague électro à laquelle les Fckn Crew se rattache. Puis c'est le Milanais Gigi Barocco qui prendra les platines. L'Italien est la dernière découverte de Dim Mak, le label des Crookers, des Bloody Beetroots ou encore de Congorock. Il a mis le feu au festival Coachella en 2009 avec son titre Puahhh. On le connaît également pour ses remixes de Redman ou de Steve Aoki. Ses sets font la fusion entre electro saturée et fidget. Du côté du veejaying, c'est le fameux David Brunner qui mettra la soirée en lumière et qui sera en charge de la vidéo.

Parmi les surprises annoncées, sachez que la soirée sera filmée dans son intégralité, que le collectif mettra en vente une série limitée de 50 tee-shirts à son effigie et qu'un show encore secret sera prévu autour de 2h ! Enfin, notez que le collectif met à disposition des navettes au départ de la place Jeanne d'Arc. L'entrée est à 10€.

Finissons avec un peu de musique, Difuzion nous offrant en avant-première un de leurs derniers tracks, un remix du Da Krew qui mêle électro et hip hop. On suppose que les djs du collectif vont vouloir en tester l'efficacité sur le dancefloor. Alors, si vous aimez, montrez-le-leur !

Da Krew - Time To Play (Difuzion Remix) V3


09 February 2010

Bucarest pas en reste



Au fil des ans on a développé une admiration folle pour le Roumain TRG. A l'occasion de la sortie de son nouveau ep 6 titres (Now You Know, achat ici), on se doit de souligner combien le bonhomme a été central dans le développement du son future garage. Ayant réintroduit les rythmiques 2 step estampillées UK garage à un moment où la scène dubstep intensifiait son tropisme reggae, le producteur de Bucarest a rameuté les foules sur le dancefloor en forgeant un son nettement plus dynamique que ses petits camarades londoniens sans s'y cantonner toutefois. Artiste multicarte, TRG a puisé aussi bien son inspiration dans la drum'n'bass que dans l'electronica la plus ambiant et la house, esquissant ainsi la plupart des lignes de fuite empruntées aujourd'hui par les Anglais les plus en vue. Son retour sur l'essentiel label Tempa, après une année 2009 plutôt low profile, voit par ailleurs le quidam changer de pseudo, puisqu'il faudra désormais le dénommer Cosmin TRG, incarnant par là même la rupture systémique à l'œuvre entre dubstep et future garage. Nouveau genre qu'il aborde dans toutes ses composantes : Twilight Riddim exploite les rythmiques UK funky, Purple Lights tente le rapprochement avec Berlin tandis que Diskotek rate son OPA sur la house. Au final les meilleurs morceaux sont les plus fidèles aux fondements du son TRG notamment la pépite Since Last Night dont on apprécie grandement le sens de l'épique. De quoi dresser fièrement l'étendard roumain, sans faux pli puisque impeccablement repassé par Madame.

Cosmin TRG - Since Last Night (Tempa / 2010)


07 February 2010

Some funky stuff



C'est dimanche, un jour à jouer au tennis, mais bon, je n'ai pas eu le temps... Je préfère vous filer deux morceaux en passant pour ne pas vous laisser sur votre faim trop longtemps.

Vous savez que United Groove de L-Vis 1990 est arrivé en tête du classement de nos tracks préférés de 2009. Eh bien, nous sommes comblés en ce début d'année par l'arrivée d'un maxi qui offre toute une série de remixes de ce tube, tous plus réussis les uns que les autres (j'exagère, mais à peine !). Je vous conseille de vous précipiter sur Beatport pour l'acheter. J'avais bien envie de vous mettre en lien le remix de MJ Cole, dans une veine Uk funky hybride, mais le pur Nikki Sonic m'a donné du remords et m'en a dissuadé. Vous pouvez toujours, si vous êtes radins, téléchargez le remix de Kingdom (qui est très bien également) sur Mad Decent. Pour compenser, Nikki m'a passé un très bon morceau de Uk funky, traversé par des vocaux dancehall bien méchants. Le voici :

A Little Bit Funky - Quadruplets [eDubplates / 2009]


A acheter sur Juno.

Pour finir, la tuerie du moment, à la première place de tous les charts dance ces derniers jours : Dama S Salon, soit la dernière production de Dj Gregory, immigré à Londres depuis quelque temps (et ça s'entend !). C'est la fusion idéale de la rythmique du Pon de Floor de Major Lazer (un autre de nos hymnes) et du beat house 4/4 traditionnel, le tout agrémenté d'un chant en portugais qui donne sa roughness à un track qui, sans ça, pourrait sonner un peu trop propre par rapport au morceau dont il tire son inspiration.

Dj Gregory & Sidney Samson - Dama S Salon feat. Dama S (Main Mix) [Defected / 2010]


A acheter sur Beatport.

P.S.: merci à Juan Chriss, à qui je dois la découverte de ce formidable morceau de Dj Gregory. D'ailleurs, si vous avez l'occasion d'aller à une de ses Dance For All Parties, croyez-moi, vous ne le regretterez pas !

03 February 2010

Mon nom est personne

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What do you call it ? L'interrogation se révèle lancinante au sein de la scène post-dubstep depuis quelques mois tant il s'avère difficile de caractériser les mutations sonores qui révolutionnent les cercles de la bass music britannique. Il semble ainsi a priori ardu d'agglomérer des productions musicales aussi diverses que celles proposées par Joy Orbison, Greena , Julio Bashmore, Untold ou Mosca, qui toutes partagent néanmoins la volonté de "pousser le son" à partir d'un background dubstep. Le label Fabric vient pourtant de s'y risquer en publiant sa compilation -manifeste, Elevator Music (en vente ici, euh non ), qui entend enregistrer la cristallisation musicale en cours. Autant le dire tout net, le résultat est contrasté et nombre de morceaux sonnent comme des semi-déceptions. Toutefois l'objet a au moins le mérite d'engendrer un intense brainstorming , un concours Lépine terminologique dont le site Resident Advisor s'est récemment fait l'écho. Bien sûr si la mise en musique des mots provoque généralement l'unanimité des mélomanes, l'inverse suscite des réactions bien tranchées. D'un côté les tenants de l'option "le son parle de lui-même" rappellent combien les étiquettes sont là pour fossiliser la musique (langage universel en soi), encaserner la créativité et empêcher son déploiement; bref, que le processus est une vaine tentative visant à stopper la folle course vers l'inconnu de ce qui demeure par nature un flux insaisissable afin de sédentariser un des rares espaces symboliques de liberté au sein de nos sociétés du contrôle sécuritaire. En ce sens l'impossibilité de trouver un terme adéquat à cette nouvelle orientation de la scène anglaise reflète avant tout son incroyable inventivité. A l'opposé les partisans de l'identification des genres musicaux, au-delà des atouts que la pratique peut conférer d'un point de vue marketing, insistent sur la fonction première du langage : nommer les choses, c'est certes se les approprier mais c'est également leur conférer du sens, les rendre intelligibles aux hommes et donc réconcilier ces derniers avec le monde. En conséquence, les mots sont le lien essentiel rendant possible le vivre ensemble.

Mais problème : le langage peut tout aussi bien constituer un facteur de division, la multiplicité des propositions terminologiques actuelles en atteste : ainsi certains promeuvent l'étiquette future garage à l'instar du producteur Whistla. Celui-ci précise, dans un entretien que tu peux lire ici, que le concept recouvre essentiellement un son dont l'ambition est d'adosser la culture 2 step/UK garage à l'héritage Detroit pour un résultat qui mêle donc breakbeats et deepness à l'instar des productions de Submerse, Clueless ou Synkro (et plus globalement des sorties du label L2S). Par ailleurs il précise que le future garage n'a rien à voir avec le courant UK funky. Pourtant une option post-dubstep concurrente entend bien s'inspirer de cette dynamique de tropicalisation pour aboutir à une forme de cyber-soca aux ardeurs métalliques suivant les préceptes du
No Charisma de Martin Kemp , du Wad de Pearson Sound (aka Ramadanman) ou du terrible Tenzado de Greena. D'où l'émergence du tag future bass dont l'avantage est d'inscrire la what do you call it music dans la mouvance plus large de la culture hardcore. Mais on se trouve face à un nouveau problème : une autre logique, représentée par exemple par Joy Orbison, le Finlandais Hypno ou Julio Bashmore, revendique un rapprochement avec la culture 4/4 sous ses formes deep house ou dub-techno donc un éloignement relatif par rapport à l'épicentre de la bass music. Enfin pour finir dans la plus grande confusion mentale (et on t'épargne le funkstep), des producteurs tels que Brackles, Shortstuff ou Mosca forgent un son 2 step abstrait et dysfonctionnel tandis que d'autres, Doc Daneeka et Altered Natives en premier lieu, ressuscitent le broken beat.

Conclusion par l'absurde : si une telle profusion de néologismes ne suffit pas à identifier clairement cette nouvelle orientation musicale, c'est avant tout, peut-être, parce que le sens attribué aux choses ne se dévoile qu'a posteriori, après la bataille, quand les mystères musicaux n'en sont plus et que la fascination devant l'inconnu a disparu. Au moins, en attendant, on est sûr que si son nom est personne, le courant What Do You Call It ne ressemble pas à Monsieur Tout-Le-Monde.




Bonus YouTube : playlist midweek comedown

1) Delphic - Doubt (Doc Daneeka's All Space For Grime Remix) (Tres Cool /Polydor)
2) D1 - Jus Business / Pitcher (Dub Police)
3) Mizz Beats - My World (Deep Medi)
4) Joy Orbison - So Derobe (Aus Music)
5) Martyn Ft DBridge - These Words (Roska's Speechless Mix)
6) Pangaea - Pangaea Ep (Hessle Audio)
7) DVA - Natty / Ganja (Hyperdub)
8) Duncan Powell - Came Into View Ep (L2s Recordings)
9) Danny Byrd Ft Liquid - Sweet Harmony (Jungle Mix) (Hospital)
10) Mark Pritchard - Heavy As Stone (Forthcoming Deep Medi )
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