High Maintenance in Toulouse

30 April 2011

La menace fantôme

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Depuis les fameux eskibeats du producteur Wiley au début des années 2000, la scène grime s'est emparée de la pratique jamaïcaine du riddim. Déformation caribéenne de l'anglais rhythm, le terme désigne une séquence rythmique censée constituer l'épine dorsale d'une chanson dont la partie vocale reste à inventer. Sorte d'équivalent du track techno, le riddim s'en distingue toutefois à la fois par sa finalité originelle (faire tapisserie derrière des mélodies chantées) et par ses multiples réemplois conduisant à la création de nombreux morceaux partageant donc la même structure rythmique. Si ce recyclage musical permanent trouve un écho favorable auprès des producteurs grime, c'est probablement pour des raisons artistico-économiques : d'un côté le courant s'est avant tout cristallisé autour de l'idée qu'il constituait une forme typiquement britannique du hip-hop et que donc ses productions musicales devaient s'envisager comme des "mc tools" , de l'autre, compte tenu de la faiblesse des moyens et savoirs techniques disponibles au départ , les beatmakers ont tenté de maximiser les profits à tirer de leurs créations décharnées en les proposant à plusieurs vocalistes. Paradoxalement, cet arte povera londonien qu'incarne le grime des origines a su générer d'incroyables instrumentaux dont l'avant-gardisme procède souvent du principe less is more. En témoigne l'exemple toujours d'actualité du formidable Woo Riddim, produit par SX, dont il doit bien, au bas mot, exister une vingtaine de versions : vocalisé entre autres mcs par D Double E, Harry Shotta ou Footsie , le morceau s'est également vu remixé par DJ Q puis "mashupisé" par Ramadanman/Pearson Sound !

SX - Woo Riddim


D Double E - Bad To The Bone (Woo Riddim)


Footsie - Where's My Scrilla (Woo Riddim)


SX Vs Ramadanman - Woo Glut


Plus direct et moins nuancé que son valeureux prédécesseur, le riddim Ghost Train , produit par Frisco, tente à son tour de s'imposer comme l'instrumental grime incontournable du moment. Bien que vocalisé par une myriade de talentueux mcs, le morceau intéresse surtout par sa capacité à se réapproprier l'éthique et l'esthétique de la techno early 90's à travers un son hardcore menaçant et sans concession qui n'est pas sans rappeler le Mentasm de Joey Beltram. Il vient par ailleurs souligner à quel point le grime peut s'avérer un hybride musical stimulant pour peu que l'on cesse de le considérer comme une simple attraction inoffensive de fête foraine.





Frisco - Ghost Train Freestyle (Boy Better Know / 2011)


27 April 2011

Mo Kolours - Biddies

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25 April 2011

Funky Germany

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Les teutons JTRP, en nous gratifiant il y a quelques mois de trois titres de UK Funky robotiques sortis sur le label Deep Teknologi, ont démontré que l'axe Londres-Berlin marchait dans les deux sens. Nimbés d' une raideur toute germanique, leurs morceaux, à l'exemple de Dungeons, attestent d'une fusion réussie entre sensibilité abstract techno toute continentale et esprit funky plus si insulaire. Elargissant son horizon musical, le duo offre par ailleurs actuellement un excellent bootleg de Busta Rhymes qui voit les invectives du rappeur noyées sous une avalanche de synthés ambiant. Ambiance codéinée idéale pour clubber dans son lit.

JTRP - Dungeons by JTRP

Busta Rhymes - Woo Ha (JTRP Remix) by JTRP

23 April 2011

Interview : Benjamin Lebrave, boss d'Akwaaba Music



Trouver de la vraie musique africaine en Europe relève du défi. Si l'Internet a quelque peu facilité les choses, le travail de recherche reste compliqué.
Benjamin Lebrave, boss du label Akwaaba créé en 2008 à San Francisco n'a pas voulu en rester là. Il a été cherché lui-même la musique à sa source et nous la ramène en partageant les revenus avec les producteurs locaux. Interview mail avec l'Indiana Jones de la Hiplife.

High Maintenance in Toulouse : Bonjour Benjamin, peux-tu nous parler de ton parcours ?
Benjamin Lebrave : Mes études n'ont rien à voir : statistiques et économie à l'ENSAE. J'ai compris avant de terminer que ma voie se trouvait plutôt du côté de la musique. J'ai profité de ma double nationalité (FR et US) pour m'installer à Los Angeles, et travailler à la fois comme DJ et comme relais pour des labels indés français. Après 3 ans j'ai été embauché chez un agrégateur (distributeur de musique en ligne) à San Francisco. C'est ce job qui m'a réellement ouvert les yeux : à la lisière entre music business et technologie, j'ai été en contact permanent avec des dizaines et des dizaines de labels, mais aussi des plateformes de téléchargement, de streaming, etc.

HMIT : Comment ce parcours t'a-t-il amené à créer Akwaaba ?
BL : En parallèle, un ami à moi est rentré du Ghana avec quelques CDs de hiplife, la pop ghanéenne, mélange de rap et de highlife, des productions faites pour danser, loin des sonorités de la musique du monde.
Etant donné que mon travail était alors de signer des labels pour mettre leur catalogue en ligne, je me suis demandé pourquoi aucun titre hiplife n'était alors disponible sur Internet. Mon boss n'avait pas l'air plus chaud que ça pour m'envoyer au Ghana voir ce qu'il en était, alors j'ai pris une semaine de congé et je me suis envolé vers Accra, sans le moindre contact, uniquement pour suivre mon dogme de base : puisque les Ghanéens produisent localement de la musique, il y en a forcément qui est bien, et qui mérite donc d'être mise en ligne !
Inutile de préciser que je me suis pris une énorme claque, claque dont je ne me suis toujours pas remis !

HMIT : Quelles sont les spécificités d'Akwaaba par rapport à d'autres labels ?
BL : D'abord, Akwaaba est un label digital. Cela nous permet de sortir beaucoup plus de choses, puisque nos coûts sont très bas, et qu'il faut beaucoup moins de temps pour sortir un album.
Ensuite, Akwaaba est une des seules entités à s’intéresser à la pop africaine, plutôt qu'à la musique du monde. C'est-à-dire qu'Akwaaba s’intéresse plutôt à ce qu'on entend à la radio en Afrique, plutôt qu'aux créations de producteurs occidentaux, pour des auditeurs occidentaux.
Enfin, Akwaaba tente de rapprocher ces nouvelles sonorités d'Afrique de scènes occidentales existantes, par exemple la scène club tropicale, et bientôt en 2011 les scènes folk et hip hop.

HMIT : Pourquoi t'installer aujourd'hui au Ghana ?
BL : Je poserais la question à l'envers : pourquoi pas ? Les musiciens et artistes sont en Afrique, Internet y fonctionne très bien, je peux y faire croître Akwaaba bien plus facilement, la vie est moins chère, la culture me fascine. Plus généralement le Ghana est un pays stable, très bien connecté en Afrique comme en Europe et en Amérique du Nord, entouré d'autres pays tout aussi intéressants musicalement. La croissance économique à deux chiffres ne fait pas de mal non plus : le pays est dynamique et tourné vers l'avenir.
Tout n'est pas rose non plus : il existe peu de vraies structures de production musicale. C'est la conséquence des standards locaux en matière de production, mais aussi de promotion et de distribution, qui sont encore en deçà des standards internationaux : raison de plus pour s'y implanter, partager mon savoir et former une structure totalement fonctionnelle et autonome, au Ghana.

HMIT : Quels sont tes projets à venir pour le label ?
BL : Jusqu’à présent Akwaaba a principalement passé des licences pour sortir des albums déjà existants. En étant basé au Ghana nous pourrons produire des artistes, et faciliter des collaborations entre artistes d'Afrique et d'ailleurs - avis aux amateurs !
Etre basé au Ghana c'est aussi pouvoir actualiser le blog plus facilement, pouvoir sortir plus de choses, bref élargir le champ dans tous les sens.
Et beaucoup d'autres projets que je préfère taire pour le moment...

HMIT : La dernière release d'Akwaaba est une compilation de remixes. Quel est ton point de vue sur les remixes? Est-ce que tu ne crains pas que ce soit une aseptisation de musiques trop surprenantes pour nos oreilles occidentales ?
BL : C'est tout à fait vrai. Et c'est même le but. Ce que j’espère, c'est qu'une personne sur 5, ou sur 20, en écoutant par exemple le remix d'Onyenze par Schlachthofbronx (voir MP3 à la fin de l'article), fasse l'effort d'aller découvrir la musique originale d'Onyenze. Ce qui ne serait probablement jamais arrivé sans le remix.
En plus, les ventes du remix reviennent en partie à l'artiste original !
Nous ne sommes pas des puristes, nous cherchons à ce que les musiques d'Afrique touchent un public le plus vaste possible. Et pour ce faire, les remixes sont un outil très utile.

HMIT : Merci Benjamin ! Longue vie à Akwaaba...

Onyenze - Onwy Nna Na Nwa (Schlachthofbronx Remix)

[Extrait de la compilation Akwaaba Remixed]

Et la dernière release du label, les versions gagnantes du concours de remix d'Azingele :

Azingele Remixed by Akwaaba Music

19 April 2011

The sun is out in Scotland! Wooop!



L'Ecossais à la barbe rousse Hostage revient avec un mix plein de fraîcheur pour célébrer l'arrivée du printemps et la sortie prochaine de différents originaux ou remixes de sa main (voir dans la tracklist). Ça commence tranquille avec un bon petit morceau baile funk, mais ça monte vite en intensité. On ne s'en étonnera pas, connaissant le bonhomme pour sa bass music enlevée !

Hostage April Mix 2011 by HOSTAGE

Tracklist :

Origin Unknown - Valley Of The Shadows (The Living Graham Bond Remix)
Bondax feat. Bobbie Gordon - Just Smile (Hostage Remix) [to be released on
Four40 records]
Costello - Balkanik
Slap In The Bass - Egypt (Hostage Remix) [to be released on No Brainer Records]
Jack Beats - Elevator Music
Hostage - Witches [to be released on Nightshifters]
Raised By Eskimos - Carnival
Bart B More & Harvard Bass - Listen To This
Blaze Tripp - Vertigo (Hostage Remix) [just released on Top Billin / disponible ici]
Malente vs Azzido Da Bass - Hunting (DemSlackers & Fake ID Remix)
J Trick - Def Jam (Hostage Remix) (JFK Edit) [to be released on Mass Bangers Records]
Deathwave - I Don't Even
Monopunk - Expo Warning (Hostage Remix)
DJ Antention - Spider
aUtOdiDakT & John Disco feat. Spoek Mathambo - Fake Fred Perry (Munchi is Muito Random RMX)

Hostage a également la gentillesse de nous laisser diffuser en téléchargement libre le track On That Dust, à l'esprit old school et drum'n'bass revendiqué : vocaux garage, nappes synthétiques ravey et beats syncopés associés à de lourdes basses, le tout étant revisité à la sauce dubstep.


Hostage - On That Dust

15 April 2011

Greatest Hits


GREATEST HITS - TEN LITTLE INDIANS from Gunk TV Records on Vimeo

Tyler Thacker et Zak Mering, originaires de L.A. forment le duo Greatest Hits, basé à Brooklyn. On sent que ce borough new-yorkais effervescent et multiculturel a dû avoir une influence majeure sur leur musique aux accents de funk mutante, comme en atteste cette cover inspirée d'Harry Nilson, à la batterie très militaire. On vous offre le joli clip et le titre en téléchargement libre, qui annoncent une sortie prochaine chez notre label parisien bien-aimé Maman Records.

14 April 2011

Bass People


Lien
Ce samedi, ne manquez pas la venue exceptionnelle à Toulouse de Hat+Hoodie, les deux Allemands du blog/label DBTY, spécialisé dans la globalbass. On doit ce booking audacieux à Laundrymix, l'animateur de l'excellente émission de radio Bass People sur Ombilikal Fm. Les murs du Ragtime résonneront ce soir-là sous les beats du Bailefunk du Brésil, du Kuduro d'Angola, de la Cumbia d'Amérique du Sud, dont Hat+Hoodie sont de fins connaisseurs. Laundry mix, quant à lui, fera un set moombahton. Ses autres invités, Snotrocket et Chicky Boom joueront respectivement tropical bass et house bassline.

Shake your booty !


10 April 2011

Juke Dat!


L'été arrivant, les jambes se découvrent enfin et il nous est apparu logique de parler de culs qui se trémoussent sur High Maintenance. Et la Juke House s'est imposée comme un excellent prétexte pour poster des vidéos de fesses qui se secouent. Pour ceux qui comme moi, débarquent un peu, la Juke house est à première vue un truc un peu dur à suivre, une sorte de techno accélérée un peu cheapos. Mais dans le détail, c'est un peu différent...


Sous-genre de la Ghetto house, un type de musique électronique apparu dans les années 1990 à Chicago, la Juke se reconnaît d’abord à son tempo : aux alentours de 150 battements par minute (contre 128 pour la house classique ou 90 pour le Hip Hop d’antan). Autant dire que c’est du rapide. On remarque ensuite les paroles, simples et chaudes. C’est graveleux et assumé. L’auditeur averti reconnaitra ensuite le clap et le rimshot de la TR808 de Roland (http://fr.wikipedia.org/wiki/Roland_TR-808), une boîte à rythmes devenue mythique grâce aux artistes house des années 1980-90, et que beaucoup d’artistes Juke ont repris.


Né dans les quartiers chauds de Chicago, le genre a fait le tour du monde depuis son émergence dans les années 1990. Et si la musicalité et les paroles recherchées des titres phares de Juke expliquent en partie cette popularité, un autre élément a joué : la dance qui l’accompagne..


Car depuis le départ, Juke House rime avec danse Footwork. Cette danse, d’abord pratiquée dans tous les lieux possibles de Chicago accessibles aux danseurs, a grandement contribué à la notoriété du genre via les vidéos relayées sur la toile et s’est répandue dans d’autres villes des USA. Evidemment, avec une bande son sur-vitaminée comme la Juke, le Footwork ne peut être que spectaculaire :


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Avec des mouvements ultra-rapides dont 75% se font en dessous de la ceinture, le footwork impressionne…


Aujourd’hui la Juke se pratique et se produit même en Europe. Ainsi, en France, elle est représentée notamment par Kaptain Cadillac et Marvy Da Pimp. Mais au-delà des artistes strictement Juke, le genre semble commencer à infuser l’électro européenne, comme en atteste notamment le dernier EP de Canblaster, dont deux titres sur quatre dépassent les 150BPM… Outre-Manche, le phénomène est encore plus net. Un sous-genre de la Juke, le Footwork, se développe depuis l'année dernière, notamment grâce à des sorties sur Night Slugs, Numbers et surtout Planet Mu, ainsi qu'à des réinterprétations successives dues à Addison Groove par exemple, avec le morceau Footcrab, ou encore à Ramadanman, avec un titre comme Work Them. Dès lors, une question se pose : doit-on s’attendre à une « jukisation » généralisée de l’électro ?


Quelques sons Juke :









Pour aller plus loin :

http://www.chicagoreader.com/gyrobase/chicago-footwork-Juke-house-dance-style-mtv/Content? oid=1604529&storyPage=2

http://www.nytimes.com/2010/10/10/arts/music/10playlist.html?_r=1&scp=1&sq=Juke%20house&st=cse

Tsugi n°19 : mai 2009

09 April 2011

Un samedi soir à Toulouse...



Canal Auditif et High Maintenance in Toulouse ont le plaisir de s'associer pour inviter Funky Farid du trio The Eternals, un des fers de lance de la French Touch 1.0, signé sur Crydamoure, le label de Guy-Manuel de Homem-Cristo et d'Eric Chédeville. Cela se passe ce soir dans l'enceinte de L'Autre (30 rue Stalingrad à Toulouse), nouveau bar électro bien sympa du centre-ville, et c'est gratuit ! Avec Funky Farid, attendez-vous au meilleur de la house, de Chicago à Paris, en passant par Detroit ! Mais la soirée met également à l'honneur Dj Kwassa (BassCity / Interzone) qui concocte un set future garage entrecoupé de tracks plus housey et 2-Step, incluant quelques promos. Quant à Dj Yohm pour Canal Auditif, il jouera house, deep house et tech-house. Enfin, j'aurai quant à moi la lourde tâche de représenter le blog seul, La Mate ayant malheureusement dû faire défection. Au programme de mon set, pas mal de UK Funky et des exclus signées The Town, Tommy Kid ou encore C.D.B.L ! Quand Canal Auditif et High Maintenance in Toulouse unissent leurs forces, c'est Fresh...

The Eternals @ Amsterdam Dance Event by The Eternals




Nous les attendions depuis longtemps ; voici enfin la venue à Toulouse des représentants du label Sound Pellegrino, Teki Latex & Orgasmic ! Après vous être échauffés avec nous à L'Autre, direction le White Club donc, où la paire sera présente avec la ferme intention d'enflammer le dancefloor avec sa house décomplexée. Outre la garantie de passer une bonne soirée et de danser sur du son frais, c'est aussi l'occasion unique, pour les diggers qui se cachent parmi vous, de découvrir des nouveautés en avant-première, car la Sound Pellegrino Thermal Team a toujours le don de repérer avant tout le monde les hits underground qui vont faire bouger la planète ! La preuve avec leur dernier podcast, à écouter ci-dessous.


Tracklist :

Gesaffelstein “The Lack Of Hope” [Turbo]
Julio Bashmore “Grand National” [3024]
Credit 00 “Eiserne Lunge” [Uncanny Valley]
Teki Latex & Para One “Deep Sea Creatures” [Marble]
Bad Dancer “Perpendicular” (Sierra Sam remix) [Forma.t]
Lil’Scrappy “Look At Me” (Justin Martin remix) [Mixpak]
Myrryrs “Feel You” (Bambounou & Teki Latex remix) [Discobelle]
French Fries “Champagne” [Clek Clek Boom]
Marble Players “Playground” [Marble]

EVENT FACEBOOK

BONUS !

Le remix ghetto-house par Kaptain Cadillac du track de Lil' Scrappy Look At Me présent dans la mixtape de la Sound Pellegrino Thermal Team.

Lil' Scrappy - Look At Me (Kaptain Cadillac Remix) [Mixpak Records] [via XLR8R]

[disponible sur Juno Download]

07 April 2011

Toulouse bouge...



Aparté a pris l'excellente initiative de mettre en place la première Semaine de la Mode à Toulouse. La manifestation commence cet après-midi à 17h avec une conférence sur les métiers de la mode à l'amphi Bodin à l'IEP (2ter rue des puits creusés) et se terminera le 13 avril. Elle est riche de dix événements très variés, conférences donc, shooting photo, dressing, séance de cinéma, cocktail, rencontres artistiques dans le cadre de La Dominicale, mais aussi soirées. C'est d'ailleurs surtout pour cette dernière raison que nous vous en parlons ici ! En effet, deux soirées viendront émailler cette semaine, l'une en ouverture, le vendredi 8, à L'Episode Café, avec Radio Mario, GIAVAScript et Cosi Fan Tutte, l'autre en clôture, le mercredi 13 - avec défilé -, au Connexion Café, avec RNOT & TT9000, Julien San Francisco, Fred Inhberg et Paul Mini. La programmation de ces soirées est due au collectif Dynamik.

Bonne semaine à tous !

[A télécharger ici]
Tracklist :

01) Mount Kimbie - Carbonate
02) Elphino - You’ll Know
03) Chad Valley - Up & Down (Panteros 666 Remix)
04) Automatic Tasty - Free All Parties Now!
05) Dubbel Dutch - Throwback
06) Paul Frick - Got The Blues
07) Boeoes Kaelstigen - Lou (Mowgli Remix)
08) Rejected - Let's Go Juno (Harvard Bass More Chords Edit)
09) Bambounou - Nappy Head (Art Nouveau Remix)
10) Niterockets - The Awakening [à télécharger ici]
11) Rob Threezy - Your Love
12) Sidechains - Back 2 Skool
13) Lone - Angel Brain
14) Jürgen Paape - So Weit Wie Noch Nie

Plus d'infos sur le site de la Semaine de la Mode à Toulouse.

06 April 2011

Vintage electro (la chanson de Roland)

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Dans ce brutal rétropédalage permanent que constitue la dance-music britannique , les derniers efforts signés Boddika/Instra:Mental , Addison Groove , Om Unit , Mensah (The Resistance ) voire A1 Bassline (Shock Headed, une tuerie) semblent dessiner les contours d'un revival electro vintage qui ne demande qu'à s'amplifier. Par electro, il faut entendre non pas le terme générique qui s'est progressivement substitué à celui de techno pour qualifier l'ensemble des courants musicaux électroniques des années 2000 (glissement sémantique qui, par ailleurs, mériterait que l'on s'y arrête) mais un genre qui tire son identité des triturations sonores issues de la Roland TR 808. Le mouvement electro et ses prolongements éventuels (le latin freestyle par exemple) s'est épanoui tout au long des années 80 et a cimenté par là-même l'une des fondations les plus méconnues à la fois du hip-hop et de la house tels qu'on les connaît aujourd'hui.

Instra Mental - When I Dip (NonPlus / 2011)


Addison Groove - Work It (Swamp81 / 2011)


Om Unit - Prawn Cocktail (Civil Music / 2011)


Tout commence au sein de l'émergente scène hip hop new-yorkaise lorsque le pionnier Afrika Bambaataa enregistre en 1982 avec le producteur Arthur Baker l'incunable Planet Rock . En reproduisant les lignes mélodiques de deux morceaux des teutons Kraftwerk , le morceau scelle l'alliance musicale fructueuse entre tradition industrielle européenne et funk afro-américain promise à un brillant avenir dans les décennies suivantes. L'electro est né.



Africa Bambaataa & Soul Sonic Force - Planet Rock (Tommy Boy / 1982)

Le génial Baker assisté par son acolyte John Robie ainsi que des producteurs proches tels les Latin Rascals capitalisent sur ce syncrétisme musical, qui s'amalgame un temps à l'essor du hip-hop tout entier, en multipliant les sorties estampillées electro à l'instar du Play At Your Own Risk de Planet Patrol , One More Shot de C-Bank ou Hip Hop, Be Bop de Man Parrish.

Planet Patrol - Play At Your Own Risk (Tommy Boy / 1982)



C-Bank - One More Shot (Next Plateau / 1982)


Profitant de la brèche ouverte , une multitude de laborantins explorent le nouveau genre à coups de beats syncopés , de scratchs vengeurs et de vocaux robotiques , enfantant de fait une mixture sonore futuriste comblant d'aise l'internationale naissante du breakdancing. L'histoire retient souvent le Clear de Cybotron , originellement un duo de funk au sein duquel officie Juan 'Pas Encore Magic Mais Si Quand Même' Atkins, ainsi que Al-Naafiysh (The Soul) signé Hashim et sorti sur l'influent label Cutting Records en 1983. On se doit d'y ajouter les productions délirantes des pionniers Egyptian Lover et Newcleus qui reformulent l'electro en y injectant une bonne dose d'afro-futurisme déconnant à la Georges Clinton.

Cybotron - Clear (Fantasy / 1983)


Hashim - Al-Naafiysh (The Soul) (Cutting Records / 1983)



Newcleus - Jam On Revenge (Mayhew / 1983)



Egytian Lover - Egypt, Egypt (Freak Beats Records / 1984)


Alors que le genre cartonne dans les clubs new-yorkais , en premier lieu à la FunHouse où mixe le dj Jellybean (auquel succèdera Little Louis Vega), il s'autonomise progressivement du hip-hop à mesure que l'on se rapproche du mitan des années 80. En effet, malgré l'existence de groupes comme Mantronix, qui maintient l'unité electro/hip-hop, les rappeurs privilégient de plus en plus un accompagnement musical basé sur le sampling et les breaks issus du funk (avec Kurtis Blow ou Marley Marl par exemple) alors que les producteurs electro intensifient leur tropisme hispanique jusqu'à renommer le genre latin freestyle (ou freestyle), soit une cyber-salsa organisant la collision improbable entre Tito Puente et un Atari 2600. Le titre Let The Music Play de Shannon sorti en 1983 fournit la matrice d' une nouvelle avant-garde à laquelle participent activement les Latins Rascals (dont les edits et remix sont légendaires). Si le mouvement est souvent perçu comme une version latine du hip-hop, il est travaillé par des dynamiques contradictoires en oscillant entre crossover pop et expérimentations underground.

Shannon - Let The Music Play (Emergency / 1983)


Xena - On The Upside (Break / 1983)


The Latin Rascals - Lisa's Coming (Tommy Boy / 1985)




Malgré une progressive agglomération au mainstream dans la seconde moitié des années 80 , nombre de producteurs visant le succès commercial, quelques morceaux freestyle tardifs préfigurent l'explosion house à venir si bien que certains titres sont perçus comme y participant pleinement, notamment en Angleterre où des groupes comme Nitro Deluxe font un carton.

Nitro Deluxe - Let's Get Brutal (Cutting Records / 1986)


Pourtant, hormis le cas Juan Atkins, l'electro n'a joué qu'une faible influence dans la naissance de la house et de la techno américaines , dans un contexte où les scènes musicales, respectivement Chicago et Detroit, étaient ultra-régionalisées. L'une se voulait au départ une version décharnée de la disco quand l'autre proposait une interprétation abstraite de la synth-pop européenne (si, si, c'est Derrick May qui le dit). Seuls les acteurs de la house new-yorkaise , tels Armand Van Helden , Todd Terry ou les Masters At Work, revendiquent au final une inspiration latin freestyle. Paradoxalement c'est sur la dance-music anglaise que l'electro a impactée le plus fortement et ce pour plusieurs raisons. La première tient à ce que Arthur Baker a très tôt produit des groupes britanniques , principalement Freeez ( IOU , tube énorme ) et New Order ( Confusion , tube énorme dont la video a été tournée à la FunHouse) . Ce dernier combo étant par ailleurs propriétaire du club Hacienda , il a très vite plongé dans la dance-music underground et a transformé sa discothèque mancunienne en haut-lieu de la house à la fin des années 80.

Freeez - IOU (Streetwise / 1983)


New Order - Confusion (Factory /1983)

Plus globalement, les B-Boys britanniques ont découvert conjointement le hip-hop et l'electro par l'intermédiaire des mythiques compilations Street Sounds (label anglais) qui offraient le meilleur des deux genres à la Perfide Albion. En résulte une multiplication des vocations locales qui posent les bases d'un mouvement rave idiosyncrasique . Nombre de producteurs house /techno british des origines sont ainsi des fans d'electro à l'instar de Bomb The Bass , LFO , 808 State ou Prodigy. Leur sensibilité hip-hop est donc souvent plus développée que celle de leurs coreligionnaires d'outre-Atlantique. Rien d'étonnant dès lors à voir ressurgir aujourd'hui cette influence majeure chez leurs plus dignes héritiers qui rendent une nouvelle fois un hommage appuyé aux pionniers de la musique proto-techno.

Bonus Track :

Hashim - Al-Naafiysh (The Soul) (Cutting Records / 1983)

04 April 2011

Extra, l'appel à projet !


teaser Extra ! Toulouse 2011 from La Petite on Vimeo


On est ravis de savoir que la Petite invite le festival Nuits Sonores à Toulouse, pour la deuxième année consécutive. Cette édition se déroulera du 9 au 13 novembre 2011, mais vous pouvez dès à présent participer à l'appel à projet Extra ! Il s'agit d'une opportunité exceptionnelle de devenir vous-mêmes acteurs du festival. Vous voulez organiser une soirée, une exposition ou un événement complètement loufoque dans le cadre du festival ? Eh bien, lancez-vous, en vous inscrivant ici ! Attention, l'appel court depuis la mi-mars et s'achève le 31 mai. Bonne chance !

Plus d'infos sur le site de La Petite.

01 April 2011

Discoveries


Demain, c'est la finale des Discoveries au Bikini avec en guests Les Petits Pilous (Boys Noize Records), Sam Tiba & Myd (Club Cheval / Sound Pellegrino) et le Difuzion Krew. Les Discoveries, me direz-vous, mais qu'est-ce que c'est ? Eh bien, il s'agit d'un concours de djs organisés au niveau local qui permet aux deux djs sélectionnés pour la finale de s'affronter sur la scène du Bikini devant un public chauffé à blanc ! Cette année, on a droit à une bonne surprise : l'édition 2011 n'est en effet plus uniquement centrée sur la scène banger mais s'est ouverte au dubstep et à la global house. Ainsi, on se félicite de la venue de Sam Tiba et de Myd, qui font sans doute là leur première date toulousaine. On espère qu'il y en aura d'autres et on souhaite bonne chance aux deux finalistes, ELMute et Clarks !

Eccy - Old Snake Rapier (Sam Tiba & Myd Remix) by samtiba

En savoir plus sur les Discoveries : site internet / Myspace / Facebook